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Mécanisme de ratatinage de la marine US

Le pétrolier AfraMAx construit par l'Iran pour le Venezuela (capture d'écran)

Le pacte de 20 ans signé entre Téhéran et Caracas à l'occasion de la toute récente visite du président Maduro à Téhéran continue à faire couler l'encre: on parle de la présence énergétique de longue durée iranienne aux Caraïbes, qui sera tôt ou tard combinée à une présence militaire laquelle irait au-delà de ce qui en est actuellement à savoir une usine d’assemblage de drone Ababil-3, renforçant probablement les capacités balistiques de l'armée vénézuélienne entre autres. Puis revenant sur ce pétrolier que l'Iran a construit pour le Venezuela, AfraMax et qui est l'un des quatre pétroliers recommandés,  et que Téhéran a livré au président Maduro, on spécule sur le fait qu'il pourrait ne pas être seulement un simple pétrolier mais avoir quelque part de quoi se défendre contre toute "agression" ou "tentative d'agression navale" et c'est d'ailleurs sur cette même base que Reuters rapporte une arrivée sans incident d'un pétrolier ce mardi au Venezuela avec un million de barils de pétrole brut de l'Iran à son bord. Mais la marge de manœuvre irano-vénézuélienne, maintenant qu'un pacte de 20 ans vient d'être signé de part et d'autre pourrait ne pas en rester là. Et comment? La logique du triangle.  

En effet, après la guerre anti Russie de l'axe US/OTAN en Ukraine et les sanctions pétrolières occidentales imposées à Moscou, les chroniqueurs occidentaux ont relevé " des arrangements inquiétants" entre d'une part les exportateurs de pétrole anciennement sanctionnés et la Russie, contre qui les sanctions ne datent que de 100 jours. Parmi ces voix certaines parlent d’un remplacement du pétrole iranien, par le brut russe ou vénézuélien non pas dans le sens d'une réduction du marché du brut iranien, mais dans celui d'un jeu propre à fausser, à contourner les sanctions occidentales.

Au fait, l'affaire du pétrolier iranien Lena détourné avec ses 115 000 barils de pétrole à bord, un certain 25 mai par la Grèce, une affaire qu’Athènes n'a tardé de regretter puisqu'elle lui a coûté deux pétroliers et une cargaison de 1.8 millions de barils saisie par l'Iran, un Lena qui selon les toutes dernières informations vient d’être dessaisi sur  l'ordre de la justice grecque et serait sur le chemin de retour vers l'Iran, a levé le coin du voile sur ce jeu à trois particulièrement fin qui fait que le pétrole russe serait transité à bord des pétrolier iraniens ou vénézuéliens pour arriver jusqu'en Chine car le stratagème de contournement des sanctions, l'Iran y passe pour un maître et que le Venezuela maîtrise bien mieux que les Russes. D'ailleurs le détournement de Lena s'est enraciné en partie dans le pétrolier d'abord russe et immatriculé "Pégas" est devenu soudain iranien et immatriculé "Lena". 

Une simple étude des développements survenus sur le marché de pétrole montre d'ailleurs bien que non seulement il n’existe pas de rivalité entre l’Iran, la Russie et le Venezuela, pour contrer les sanctions, mais encore ces trois s’entraident pour mettre en exergue leurs coopérations stratégiques et sauvegarder le statut propre à chacun, sur le marché de brut, tout en rendant nul et non avenu le régime des sanctions US. Aussi et dans le cadre de cette coopération, l’Iran exporte son pétrole par les pétroliers russes tandis que l’exportation du pétrole russe vers l’Asie de l’Ouest se fait par l'entremise des pétroliers iraniens et/ou vénézuéliens.

Bloomberg, la chaîne économique sioniste par excellence s'inquiétait il y a peu des exportations de pétrole de la Russie vers la Chine propres à remplir les réserves stratégiques chinoises qui ne pourrait se faire sans l'aide substantielle de Téhéran et de Caracas, la Russie disposant essentiellement de pipelines et préférant en ces temps de sanctions que son pétrole soit exporté par voie maritime et par pétrolier, et donc avec l'aide de l'Iran. Mais ce n'est pas tout : car ce pacte de 20 ans qui tend à impliquer la Russie et à devenir un pacte à trois, revêt un aspect exclusivement réciproque avec un secteur pétrolier vénézuélien remis sur les rails avec l'aide de l'Iran et qui à l'opposé du temps d'avant les sanctions US tend à être "souverain". 

Bloomberg écrit :" L’aide iranienne a permis au Venezuela d' augmenter sa production brut. 14 millions de barils de condensats de gaz iraniens ont été exporté au Venezuela, selon un contrat signé, il y a moins d’un an, par les deux pays. Le contrat pétrolier qui ne concerne pas seulement l’exportation des condensats de gaz mais aussi la fourniture par l’Iran de son pétrole lourd pour subvenir aux besoins des raffineries vénézuéliennes. Ce contrat s’ajoute et renforce en fait celui, signé l’année précédente, pour l’échange de pétrole entre les deux pays. Du temps de la présence US dans le secteur pétrolier vénézuélien, jamais ce genre d'interaction n'a été possible. L'Amérique possédait le pétrole vénézuélien. un point c'est tout". 

Et d'ajouter :  Il y a aussi l’aide de l’Iran au Venezuela propre à pervertir les dérogations US récemment décidée pour que le pétrole vénézuélien puisse atteindre à l'Italie ou à l'Espagne. Et comment? et bien, en raison du manque de condensats de gaz et de diluants qui ont rendu inactifs un grand nombre de puits de pétrole vénézuéliens, le Venezuela a décidé d’importer des condensats de gaz à l’Iran, pour pouvoir ainsi augmenter sa production de brut de 250 000 barils par jour et atteindre au final un million de barils de brut par jour. Et qui dit que ces un million de barils ne finiront pas contenir un de ces quatre du pétrole iranien, un Iran qui refusant de se soumettre aux conditions US à Vienne se moque royalement de toute entente avec les USA car il sait être à même de faire couler son pétrole aux Caraïbes sous le nez et la barbe d'une Amérique incapable d'appliquer ses propres sanctions au Venezuela.

C'est vertigineux et royalement efficace dans la mesure où dans le golfe Persique, la perspective d'une levée des sanctions anti Iran s'éloignent. Le Venezuela a su augmenter sa production à au moins 167 000 barils par jour, selon les chiffres de l’OPEP, et ce, en neuf mois depuis août 2021. Cela a permis au Venezuela d’augmenter ses exportations vers l’Europe mais personne ne sait si oui ou non cette quantité de pétrole contient oui ou pas du pétrole iranien! Intelligent comme jeu. 

Et de conclure : "car soit dit en passant et grâce aux coopérations Iran/Venezuela et, selon les statistiques de l'OPEP, la production et les exportations de pétrole de l'Iran ont aussi augmenté parallèlement le mois dernier par rapport au premier trimestre de 2022 tout comme celle de la Russie, dont les revenus pétroliers ne cessent de s'"élargir par rapport à l'avant guerre en Ukraine, comme l’avouent les Américains eux-mêmes.  Idem, cette hausse se voit au niveau vénézuélien qui totalise un surplus de 167 000 barils par rapport à avant l'accord avec l'Iran. Une partition à trois sur le point d'être jouée entre Iran-Russie-Venezuela qui échappe à l'Occident? "

Visiblement et elle n'a rien de rassurant. Et si ce n'était pas uniquement du pétrole dont il s'agissait? La Russie vient d'avoir le quitus du Nicaragua pour déployer ses missiles et ses navires et avions dans ce pays et l'Iran largement implanté au Venezuela n'est pas loin.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV